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pommes de rainette
17 décembre 2009

londres (3)

C'est un mardi.

Le week-end a été long. Heureusement on n'a pas eu Droit de l'entreprise, lundi. Monsieur Boucher était absent. Je le bénirais pour ça, Monsieur Boucher!

Samedi soir on a fêté les 24 ans d'Estelle. Estelle c'est mon étoile. On s'est rencontrées en cinquième, au collège Saint-Exupéry. Elle venait d'un autre collège, virée. De suite je l'ai aimée. Rien que pour ça! Pour moi c'était une star. Elle s'était faite virer d'un collège parce qu'elle ne voulait pas se lever le matin. Alors elle venait en pyjamas et en chaussons. Elle s'installait au fond de la classe, avec son oreiller pour terminer ses rêves.

Moi je suis une lève-tôt. Je prenais les cours et à la récrée je lui donnais mes cahiers. On est devenues amies. Elle aimait bien mon écriture. Et l'encre violette que j'utilisais.

-pourquoi tu écris en violet?

-À cause de la fleur!

Estelle était l'étoile, moi la fleur. Elle, le ciel, moi la terre. On s'est trouvées. On s'est retrouvées. Inséparables. Elle était la sœur que je n'avais jamais eue. Elle était donc la sœur.


Au conseil de classe du second trimestre, les professeurs ont eu peur. J'étais déléguée. Quand est arrivé le cas d'Estelle Ribard, ils ont tous soupirés. De suite ça m'a tendue. Et j'ai pris la parole en premier. Je l'ai défendue, la belle étoile. Je savais que sa liberté et son indépendance les rendaient jaloux. Monsieur Guilon m'a dit « fais attention Lila, fais attention. Tu es première de la classe, mais elle peut avoir mauvaise influence sur toi. Elle a déjà deux ans de retard. On t'a à l'œil! ». je lui ai tiré la langue dans ma tête. Et j'ai souri, pour le rassurer. Au dernier trimestre, j'étais plus que fière. Estelle: une excellente moyenne. On a fait la classe européenne. On se voyait en haut.

En haut de quoi, je ne sais pas, mais en haut. Toujours à deux.

Je n'ai jamais su si, sur nos dossiers scolaires était mentionnée notre amitié, mais on a toujours été ensemble. Jusqu'à cette maîtrise de droit.

Ça me fait du bien de penser à tout ça. La gardienne arrive. Les médicaments avec. M'endormir en pensant à ma mère, douce mère, à Estelle, à Romain, pour être moins en prison.

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Commentaires
Z
j'ai toujours aimé londres, là un peu plus encore ;-)
L
Non, je ne connaissais pas Londres. Pas cette Londres-là. Mais je demande qu'à connapitre mieux et de plus près...
pommes de rainette
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